L'effacement du corps de l'ouvrier. La santé au travail lors de la première industrialisation de Paris (1770-1840)

Par Thomas Le Roux
Français

Résumé

De la fin du XVIIIe au début du XIXe siècle, un grand nombre de secteurs artisanaux et industriels commencent à être bouleversés par l’adoption de procédés innovants, de nouvelles organisations du travail et de rythmes inédits, avec d’importantes conséquences pour la santé des artisans et des ouvriers. Dans les années 1770, le problème des maladies des artisans fait subitement l’objet d’un débat dans les sphères médicales parisiennes, dans les académies, enfin dans l’opinion publique. À partir de 1789 s’opère un revirement spectaculaire : l’absence d’écrits médicaux, la multiplication d’accidents du travail, enfin le durcissement de la réglementation envers les ouvriers aboutissent à l’effacement du corps de l’ouvrier, qui n’est plus qu’un rouage d’une première industrialisation encouragée par les pouvoirs publics. Puis on assiste à un second effacement du corps de l’ouvrier dans les années 1820, théorisé par les hygiénistes du Conseil de salubrité, experts des questions sanitaires à la préfecture de Police, dont l’action vise à faire coexister l’habitat urbain et l’industrie et à accompagner l’industrialisation, quitte à réfuter les souffrances physiques des travailleurs.

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