Un espace de liberté dans le clergé français : l’activité naturaliste (fin xixe -début xxe siècle)

Observer le monde
Par Samuel Gicquel
Français

La pratique naturaliste connaît un réel engouement dans le clergé français au cours de la seconde moitié du xixe et au début du xxe siècle. Des centaines de prêtres et de frères pratiquent alors la botanique, l’entomologie ou l’ornithologie, avec le désir de contribuer au progrès scientifique et de mettre en lumière la Création. Le naturalisme est à la fois le prolongement de l’activité apostolique et un loisir. Cette ambivalence explique la relative tiédeur de la hiérarchie catholique à son égard, qui le tolère plus qu’elle ne l’encourage. La fièvre naturaliste se diffuse par le bas et est aussi porteuse de sens sur le fonctionnement de l’institution. Elle est le signe que les clercs peuvent construire leur propre itinéraire et développer des activités qui échappent partiellement au contrôle hiérarchique. De ce fait, le naturalisme peut aussi être vu comme une poche de liberté qui permet aux clercs de s’affranchir partiellement du poids de l’institution.

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