Une brèche dans le système belge de relations collectives ?

Les limites de l’État
Les grèves à Citroën-Forest (1969-1970)
Par Elie Teicher
Français

La Belgique est souvent présentée comme un pays modèle en matière de concertation sociale, dont le fonctionnement aurait trouvé son équilibre dans les années 1960. L’étude des grèves à l’usine Citroën de Forest (1969-1970) invite à interroger à nouveaux frais le système de relations collectives lorsqu’il est confronté à des conflits qui débordent le cadre qu’il leur assigne : pratiques répressives du patronat, conflits sociaux spontanés des travailleurs, militants autour de l’usine, méfiance envers les représentants syndicaux ou encore forte présence de travailleurs d’origine immigrée. Cette contribution entend questionner ces impensés de la concertation sociale à travers les attitudes des nouveaux acteurs sociaux (travailleurs immigrés, étudiants, militants révolutionnaires), les réactions des acteurs mobilisés pour résoudre le conflit (État, syndicats, patronat) et de ceux appelés à le réprimer (polices). Davantage qu’une exception, le « cas Citroën » révèle les limites de la concertation sociale et invite à questionner ce renouvellement de la combativité ouvrière au regard de la situation de l’après-68 en France.

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