Face à la bureaucratie de la violence : les faussaires de la Résistance (1940-1944)

Par Marie-Cécile Bouju
Français

Face à la bureaucratie de la violence : les faussaires de la Résistance (1940-1944) – Marie-Cécile Bouju

L’identification et le fichage des individus participent à la naissance d’un État moderne. Dans les régimes autoritaires, ils permettent de réprimer des populations. Sous l’Occupation, l’utilisation des faux s’étend au fur et à mesure de la politique de répression : soldats en fuite ou évadés, Français et étrangers de religion juive, résistants, enfin réfractaires au STO. Ces dizaines de milliers d’individus s’adressent à des faussaires, qui participent ainsi à la désagrégation de la France allemande. Sur les 150 faussaires identifiés, les deux tiers travaillent dans la branche des industries graphiques et de l’image. Ce corpus masque le rôle essentiel des complices dans l’administration. Les faux de la Résistance sont révélateurs des nouvelles formes de violence des conflits contemporains. La société française et une partie des faussaires résistants eux-mêmes considèrent néanmoins cette activité comme douteuse moralement.

Voir l'article sur Cairn.info