Quand la mémoire nationale ne retient qu’une partie de la Résistance
Une forme de résistance présente sur l’ensemble du territoire n’est pas entrée dans la mémoire nationale. C’est le cas de l’aide fournie par la population aux fugitifs alliés, ces soldats et aviateurs tombés qui cherchaient à rejoindre leurs bases en Angleterre. L’article met en lumière les processus d’invisibilisation qui ont affecté une activité ayant impliqué des dizaines de milliers d’habitants, et entraîné, du fait de la répression allemande, la mort de plusieurs milliers d’entre eux. Le texte mène d’abord une contre-enquête pour vérifier le caractère systématique de l’aide apportée. Il s’interroge ensuite sur les ressorts du déficit mémoriel à l’échelle nationale, qui contraste avec la vivacité des mémoires locale et transnationale. Il termine en posant la question d’une culture politique spécifique à la résistance d’aide, reposant sur l’autonomie citoyenne et redoublée par la perception du foyer comme espace de souveraineté.