L’État social en question dans l’Algérie colonisée. Fonctionnaires des mines et salariés accidentés (années 1900-années 1930)

Mines et main-d’oeuvre coloniale
Par Annick Lacroix
Français

Dans le premier tiers du xxe siècle, les ingénieurs du service des mines de l’Algérie intensifient leur contrôle sur un univers professionnel qui use et expose les corps, où les lois sociales s’appliquent précocement. Les procès-verbaux et les bilans statistiques qu’ils produisent régulièrement ou en cas de graves accidents éclairent la transformation des procédés de collecte d’informations sur le travail, les travailleurs et travailleuses en situation coloniale. Rouages d’un appareil d’État dont ils incarnent les hésitations et les ambiguïtés, ces fonctionnaires aspirent à renforcer la sécurité des mines et des carrières, déclenchent les procédures de réparation en faveur des victimes, mais infligent finalement peu de sanctions aux entreprises, pour lesquelles la prévention des accidents ne devient jamais une priorité. À travers la description quasi clinique que leurs rapports livrent des accidents, on touche du doigt les hiérarchies, la pénibilité des tâches assignées et les dangers qui font le quotidien du travail à la mine.

Voir l'article sur Cairn.info