L’histoire populaire : label éditorial ou nouvelle forme d’écriture du social ?

Innovations académiques ?
Par Émilien Ruiz
Français

S’il fallut plus de deux décennies pour que l’ouvrage d’Howard Zinn, People’s History of the United States (Harper Collins, 1980), fût traduit en français sous le titre Une histoire populaire des États-Unis (Agone, 2002), les années 2010 ont vu se multiplier les histoires dites « populaires ». Il s’agit, pour partie, de traductions de people’s history of… qui offrent ainsi au lectorat francophone des histoires populaires de l’humanité, des sciences ou encore du sport. Mais depuis trois ou quatre ans, l’historiographie française s’est aussi enrichie de multiples « histoires populaires », qu’il s’agisse, par exemple, de Nantes, du football ou, bien entendu, de la France avec les parutions successives, en 2016 et 2018, des sommes de Michelle Zancarini-Fournel et Gérard Noiriel. Cette multiplication interroge : relève-t-elle d’une simple labellisation éditoriale ? Le succès commercial des travaux d’Howard Zinn et de ses déclinaisons (en BD, documentaires, versions abrégées, pour enfants, etc.) aurait ainsi conduit des éditeurs à tenter, sinon de reproduire le phénomène, de profiter de « la marque » que représente le titre. À moins que la lecture des ouvrages ainsi publiés nous conduise à observer l’émergence d’une nouvelle forme d’écriture du social ? Fruit de renouvellements historiographiques conduisant à renoncer à des formulations plus classiques, au premier rang desquelles « une histoire sociale de… ».

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