1981 : une recomposition syndicale dans l’audiovisuel et le cinéma

Salariés et syndicats
Par Samuel Zarka
Français

L’année 1981 est marquée par un « conflit aigu » entre la direction du syndicat CGT de la production cinématographique et de télévision (SNTPCT-CGT) et une partie des syndiqués. La crise aboutit à scinder le fait syndical technicien en deux organisations distinctes, l’une restant au sein de la Fédération du spectacle, l’autre la quittant, ce qui modifie pour longtemps la configuration de la négociation collective dans les activités concernées. Les travaux évoquant cet épisode font généralement prévaloir le « corporatisme » de la direction du syndicat, sans qu’on connaisse précisément les tenants et aboutissants du conflit. À la lumière d’archives syndicales pour partie inédites de la Fédération nationale du spectacle et d’entretiens avec des responsables syndicaux, acteurs ou témoins des événements, on voit émerger, à côté des équipes de cinéma, de nouvelles équipes, très proches par leurs modalités d’engagement discontinu et leurs techniques de travail : les techniciens de l’audiovisuel. La genèse de ces équipes pose dès lors la question suivante : les dispositions juridiques de référence, applicables aux équipes de cinéma, doivent-elles être élargies à l’audiovisuel, où les normes salariales sont plus défavorables ? Cette question traduit une problématique typique de redéfinition des périmètres professionnels, interrogeant la notion même de qualification professionnelle. Dans une perspective socio-historique, nous visons à mieux comprendre la recomposition du dispositif de production, de diffusion et de consommation ciné-audiovisuelle en France, dans la période qui succède à l’hégémonie de l’ORTF.

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