OIT, justice sociale et mondes communistes. Concurrences, émulations, convergences

Universalisme, justice sociale et développement
Par Sandrine Kott
Français

Cette contribution vise à réinterroger les valeurs et choix fondamentaux de l’Organisation internationale du travail (OIT), à l’aune de sa relation d’opposition/complémentarité avec les mondes communistes. Le pluriel se justifie ici parce que, contrairement à l’image qui en a été construite et diffusée à des fins de propagande durant la guerre froide, le communisme est loin d’être un « monolithe ». Trois groupes occupent des positions différentes et font entendre une parole différenciée au sein de l’OIT ; ils dévoilent trois modalités de la relation entre l’Organisation et les mondes communistes qui permettent, en retour, de mettre en évidence trois caractéristiques de son action. Le mouvement communiste international témoigne d’abord d’une hostilité forte à l’égard d’une organisation dont il condamne la conception libérale de la justice sociale. Ensuite, à partir de 1934, mais surtout après la Seconde Guerre mondiale, les représentants des États socialistes militent pour des droits sociaux extensifs et favorisent ainsi la formulation d’un projet social réformateur. Enfin, à partir des années 1960, les cadres des régimes communistes utilisent l’expertise fournie et encouragée par l’OIT afin d’accroître la productivité du travail. Cette convergence productiviste interroge, in fine, l’idée même de justice sociale.

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