« Notre devoir envers la science ». Médecines humaine et animale dans la guerre de Sécession, 1861-1865

La santé des soldats entre guerre et paix, 1830-1930
Par Kathryn Shively Meier
Français

La guerre de Sécession américaine transforma la communauté médicale américaine du Nord, celle du Sud en proie à la pénurie, ainsi que la médecine vétérinaire à l’époque sous-développée. Elles adoptèrent des approches communes associées à « l’école de Paris » de médecine clinique. Les circonstances de la guerre firent s’élargir le champ d’intervention des médecins et des vétérinaires (élites diplômées ou ruraux ayant été formés sur le terrain), pour y intégrer des approches scientifiques et sanitaires alternatives qu’ils avaient été nombreux à refuser catégoriquement avant la guerre. Ces évolutions furent à la fois délibérées et fruits des circonstances, tout en étant facilitées par le contexte militaire. Les médecins les plus influents, formés à l’étranger avant la guerre et déjà acculturés aux pratiques scientifiques, obligèrent les chirurgiens du rang à adopter de nouvelles techniques. Par ailleurs, l’urgence et l’ampleur des problèmes, ainsi que les privations causées par la crise sanitaire de guerre, les encouragèrent à improviser et accepter de nouvelles méthodes. Les officiers chirurgiens et vétérinaires bénéficiaient d’une protection professionnelle due à leur rang et d’une population de patients captive et obéissante. La guerre a donné le jour à un ensemble de pratiques médicales, sous l’enseigne de la science, et a contribué à la revendication d’une nouvelle identité professionnelle. Ces évolutions de la médecine humaine et vétérinaire ont survécu à la guerre, dont témoignent des publications, des associations professionnelles et des instituts de formation.

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