Macoucou à Pékin. L’arène internationale : une ressource politique pour les Africaines dans les années 1940-1950

Femmes africaines et mobilisations collectives (années 1940-1970)
Par Pascale Barthélémy
Français

Les luttes contre la domination coloniale dans les années 1940-1950 ont jusqu’ici été principalement analysées comme un face-à-face entre les métropoles et leurs colonies. Cet article propose un changement d’échelle et d’angle d’analyse, en s’intéressant à la manière dont des Africaines articulent les impératifs de libération nationale et l’internationalisme, utilisent l’arène internationale pour structurer leur lutte localement mais aussi pour contourner la domination masculine et faire face à la répression française. Il s’agit plus précisément de retracer l’histoire des contacts et des échanges entre des femmes d’Afrique occidentale française (Ivoiriennes, Sénégalaises, Maliennes entre autres) et la Fédération démocratique internationale des femmes (FDIF), créée en 1945 à Paris. Cette organisation encore mal connue fut la plus importante des structures féminines internationales en nombre de membres dans les années 1950. À partir d’archives coloniales, du bulletin mensuel de la FDIF et de témoignages publiés, l’article interroge l’écho que la FDIF a pu avoir auprès des Africaines et surtout l’utilisation qu’elles ont faite de leurs liens avec cette fédération pour s’organiser en sections féminines militantes, autonomes mais dépendantes des hommes du Rassemblement démocratique africain (RDA), principal parti d’opposition au pouvoir colonial à l’époque. La présence de ces femmes dans les congrès internationaux de la FDIF, leurs modes d’action, les références et valeurs auxquelles elles adhèrent sont ici décryptés selon une triple perspective d’histoire des femmes et du genre, d’histoire transnationale et d’histoire connectée.

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