Les spécialités pharmaceutiques au XIXe siècle : statuts et fondements de l'innovation

Par Nicolas Sueur
Français

Le XIXe siècle est marqué, en France, par l’essor des spécialités : sirop d’opium composé d’Aubergier, sinapisme Rigollot, extraits sous vide d’Adrian... Les spécialistes sont le plus souvent des pharmaciens, qui présentent leurs créations comme des nouveautés, fruits de longues recherches en laboratoire. Or ces produits sont en réalité des thérapeutiques qui remontent à l’Antiquité, avec des innovations marginales portant sur les dosages et la composition. Mais ils répondent à une demande croissante de la médecine du XIXe siècle, qui continue d’affectionner ces méthodes anciennes.
L’invention pharmaceutique repose d’abord sur la mise au point de procédés techniques permettant de fabriquer des spécialités en grand nombre. Ce changement d’échelle se traduit par la création de sociétés et l’apport de capitaux extérieurs. La mise au point de nouvelles machines accompagne et parfois précède l’invention pharmaceutique, même si la production reste en grande partie manuelle. Le développement de ces nouveaux produits s’explique par des motivations plus commerciales que thérapeutiques, avec une concurrence acharnée des fabricants pour le contrôle de ces spécialités.

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