L'éducation des sourds-muets au xixe siècle. Description d'une activité sociale

La surdité au XIXe siècle
Par François Buton
Français

Résumé

Au xixe siècle, l’éducation des sourds-muets est une activité au succès croissant, dont le développement repose essentiellement sur les congrégations catholiques. Mais c’est aussi une activité dépourvue d’encadrement juridique et de forme durable de régulation en ce qui concerne la création des établissements, le choix des méthodes d’enseignement, le recrutement des instituteurs ou celui des élèves. Seule l’Institution de Paris, la plus ancienne et la plus importante des écoles, protégée par l’État depuis la Révolution, possède les ressources susceptibles d’enrayer l’éclatement institutionnel et pédagogique de l’activité. Cette double caractéristique de l’éducation des sourds-muets (domination des congrégations, prestige de l’Institution parisienne) détermine la réforme des années 1880, qui n’est pas seulement pédagogique (imposition généralisée de la méthode orale), mais aussi institutionnelle (spécialisation renforcée par rapport à l’instruction publique « ordinaire »).

Voir l'article sur Cairn.info