Le facteur rural des postes en France avant 1914 : un nouveau médiateur au travail

Par Sébastien Richez
Français

Si le facteur rural, dont la création remonte à 1830, a su prendre dans la société française une importance sociale et économique, relayée par la littérature et les arts, comparable à d’autres métiers traditionnels tel l’instituteur ou le gendarme avec qui il possède des affinités, il n’occupe pourtant pas la même place que ces homologues au sein de l’historiographie nationale. Et pourtant étudier ce personnage permet d’aborder de riches problématiques touchant à l’histoire de la communication, de l’administration et de la hiérarchie, et de la sociabilité. Il est l’héritier de l’ancienne organisation des messagers-piétons qui assurait la circulation des informations entre les relais locaux de l’État; il est emblématique d’une très forte hiérarchisation caractéristique de l’administration française; il personnifie l’ambivalence d’un métier d’État, parfois redouté par les autochtones, et d’une fonction essentielle, souvent appréciée des populations. C’est à travers sa tâche extérieure, la tournée, longtemps l’expression de sa condition laborieuse, qu’il est reconnu, loué ou raillé. Mais en toute occasion, il a servi aux régimes politiques du XIXe siècle comme un des ciments de l’identité nationale, promouvant l’égalité territoriale des Français.

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