Les ouvriers de Vauxhall face à la lean production

Organiser le travail
Par Paul Stewart, Jean-Pierre Durand, Wayne Lewchuk, Charlotte Yates, Andy Danford
Français

Cet article interroge les réactions ouvrières et syndicales face à la mise en œuvre de la production au plus juste dans l’usine d’Ellesmere Port, près de Liverpool. Le cas britannique est plein d’enseignements à plus d’un titre : d’une part, les directions nationales des syndicats ont en général accepté les réformes managériales parce qu’elles n’avaient pas le choix eu égard à la situation difficile de l’industrie automobile nationale et d’autre part, contrairement à ce qui est bien trop vite admis, le syndicalisme de terrain reste puissant dans les secteurs traditionnels, empêchant les directions de mener leur politique de façon trop univoque. De fait, la production au plus juste a conduit le syndicat ouvrier à intervenir sur le procès de travail, sur l’intensification du travail, sur la flexibilité des horaires et plus seulement sur le niveau des rémunérations. Le syndicat devient ainsi le premier informateur et d’une certaine manière le premier formateur des ouvriers face aux changements dans les méthodes de management : il réussit mieux que l’encadrement à communiquer avec le personnel des ateliers sur la production au plus juste. Enfin, la vie locale, fondée sur la community anglo-saxonne, maintient, avec le syndicat, le « collectif » à l’usine comme dans les quartiers où l’on débat tout autant des matches de football que de la santé et des conditions de travail à l’usine.

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