Le changement social à la S.N.C.F. : l'exemple de la mise en place des Comités d'établissement et du Comité central d'entreprise (1982-1986)

Par Alexandre Renaud
Français

La loi Auroux du 28 octobre 1982 élargit les pouvoirs des Comités d’entreprise (C.E.) et imposa aux Établissements publics industriels et commerciaux (E.P.I.C.) de se doter de telles institutions. Devenant un E.P.I.C. au 1er janvier 1983, la S.N.C.F. dut donc s’assujettir au droit commun du travail en matière de C.E. Cette entreprise, qui s’était jusque-là tenue en marge de ce droit commun, dut alors intégrer un comité d’entreprise dans une organisation marquée par un fort centralisme décisionnel et une concertation sociale au particularisme accusé. Cette obligation ouvrit une réflexion profonde dans l’entreprise, révélant un monde cheminot en interrogation sur le poids d’un particularisme économique et social dont il s’agissait de savoir s’il fallait en défendre la pérennité ou en faire le deuil. Cette réflexion permit de relancer le débat interne dans l’entreprise et de rendre visibles un certain nombre de forces de changement et de résistance en matière d’évolution sociale à la S.N.C.F. Entre volontés de changement et résistance, la réponse qui fut donnée à la question de la mise en place des C.E. donna finalement à voir une S.N.C.F. arborant d’un prime abord le profil d’une entreprise paralysée par l’inertie, mais se découvrant dans un second temps capable d’engagement dans des démarches de changement social importantes, cette dynamique devenant clairement visible pourvu que l’on prenne le recul nécessaire à l’étude de ces évolutions s’inscrivant dans une temporalité inévitablement longue compte tenu de la taille, des spécificités techniques et sociales et des exigences de qualité et de sécurité qui s’imposent à cette entreprise.

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