De la cantine au congrès : Revendications algériennes et syndicalisme minier dans le bassin d’Alès sous le Front populaire

Mines et main-d’oeuvre coloniale
Par Owen Coughlan
Français

Cet article dévoile le processus heurté d’intégration aux appareils syndicaux des revendications spécifiques des travailleurs algériens du bassin minier d’Alès sous le Front populaire. Au début de 1937, un mouvement autonome algérien, l’Union fraternelle des musulmans du Gard (UFMG), surgit des cantines où se retrouvent ces travailleurs colonisés. Il exprime des revendications portant sur les enjeux hors-travail du logement et de l’accès aux allocations familiales. La réponse des syndicalistes locaux est complexe. D’un côté, ceux-ci ne reprennent jamais le cadre d’analyse racial et colonial de l’UFMG, et tendent à invisibiliser le mouvement. De l’autre, des événements de portée nationale et régionale ayant lieu dans le bassin en 1938 – un congrès du syndicat minier national et la menace d’une grève – voient se développer un soutien concret pour cette population opprimée, qui s’achève par l’incorporation par le syndicat régional des revendications spécifiques dans une convention collective.

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