Les conditions sociales d’une assistance « sans condition »

L’aide aux sans-abri depuis 1945
L’asile de nuit de La Mie de Pain pendant les Trente Glorieuses
Par Mauricio Aranda
Français

Période de croissance économique et de renforcement de la protection sociale des salariés, les Trente Glorieuses constituent aussi une phase de redéfinition des liens entre pouvoirs publics et associations autour d’un hébergement de réadaptation sociale pour les marginaux. Comment comprendre que, dans ce contexte, des œuvres veuillent maintenir des asiles de nuit gérés de manière autonome, au lieu de bénéficier des subsides et de la reconnaissance de l’État ? L’article analyse les conditions sociales autorisant celles-ci à persévérer dans une charité privée, dite sans condition. En étudiant le cas de La Mie de Pain, œuvre emblématique de l’aide aux sans-abri, l’objectif consiste à montrer la manière par laquelle toute une chaîne d’interdépendances, reliant donateurs, bénévoles et accueillis, permet à cette assistance d’exister aux marges de l’action publique. Ce n’est qu’à la fin de la période que ce type d’accueil à la nuitée reçoit des subventions et le nom d’hébergement d’urgence.

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