Enracinement, sociabilités et identité paysanne à l’épreuve de l’industrialisation (Ivry, XIXe siècle)

Des identités paysannes ?
Par Fabrice Boudjaaba
Français

Cet article se propose d’examiner la manière dont des populations rurales, considérées comme enracinées, appréhendent la transformation de leur village en une banlieue industrielle au cours du XIXe siècle ; il s’appuie sur le cas de la commune d’Ivry au sud de Paris, de la fin du XVIIIe siècle aux années 1860. Après avoir fait le constat du faible intérêt de l’histoire sociale des banlieues pour les populations qui occupaient ces espaces ruraux avant leur transformation en villes industrielles, l’article définit la notion d’enracinement et la méthode pour en mesurer la réalité ; l’article examine ensuite les relations sociales des habitants les plus enracinés dans ces espaces à l’aune des pratiques de sociabilité et des formes d’investissement dans la vie collective de la commune. La recherche s’appuie sur deux indicateurs principaux : le choix des témoins de mariage d’une part, l’insertion des habitants dans les associations locales (confréries) d’autre part. Il met en évidence l’existence de stratégies de l’entre-soi chez les individus issus des « vieilles familles » paysannes, qui continuent de structurer la vie sociale au sein de ce territoire en mutation, bien au-delà du moment où Ivry acquiert le statut de ville.

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