La marchandisation de l’accès à la terre dans des contextes ruraux ouest-africains

Le rapport à la terre
Par Jean-Philippe Colin
Français

Cet essai propose une lecture de l’émergence et du développement des ventes de terres rurales en Afrique de l’Ouest francophone. Ces transactions n’émergent pas de façon endogène au sein des sociétés locales, mais sont structurées par le rapport entre cédants autochtones et preneurs allogènes. Elles restent souvent socialement enchâssées : le paiement ne clôt pas alors la relation, il l’instaure ou la perpétue. L’existence d’un flux financier ne permet pas dans ce cas de conclure à une vente ferme, définitive, incontestable, d’autant que, sauf exceptions, les transactions concernant les terres rurales se déroulent en déconnexion du cadre légal et restent informelles. Ces transferts fonciers posent la question de l’interprétation, par les parties, de l’objet de la transaction (la terre ou le droit d’exploitation ?) et de son caractère libératoire ou non – en d’autres termes, la vente est-elle « complète » ? La réponse est à apprécier empiriquement en un lieu et un temps donnés. La marchandisation de l’accès à la terre dans les contextes ouest-africains illustre des situations marquées par un pluralisme normatif et institutionnel.

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