Tisseurs et tisseuses en soie au travail dans les ateliers de la Fabrique de Lyon au milieu du XIXe siècle

Par Manuela Martini, Pierre Vernus
Français

Cette étude propose d’observer d’un point de vue genré l’un des univers ouvriers les plus emblématiques du XIXe siècle : la Fabrique lyonnaise des tissus en soie. L’organisation de l’industrie de la soie à Lyon permet d’étudier, d’une part, la division genrée du travail dans une multitude de métiers très spécialisés et, d’autre part, les hommes et les femmes au travail dans le même espace et effectuant des tâches semblables. Cette mixité professionnelle, peu fréquente dans bien des espaces de travail au milieu du XIXe siècle, est au cœur de ce travail. L’article dessine, tout d’abord, les contours de cet univers mixte dans un moment charnière de la transformation de la Fabrique lyonnaise, et de son expansion vers les pentes et le plateau de la Croix-Rousse. Il aborde ensuite une question peu étudiée dans la vaste historiographie qui s’est intéressée aux « canuts » : la diversité et l’hétérogénéité du groupe des chefs d’atelier. Pour cerner quelques traits marquants de cette diversité, il s’approche enfin de l’atelier familial en prenant le mariage comme moment fondateur de l’atelier et de resserrement des liens professionnels indispensables pour son fonctionnement.

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