Entre initiative privée et utilité publique, l’engagement de l’Œuvre des Libérées de Saint-Lazare (1870-1914)

Associations, fin XIXe-début XXe siècle
Par Alix Heiniger
Français

Au tournant des XIXe et XXe siècles, les termes de l’intervention sociale sont reformulés entre les secteurs privé et public, alors que les nouvelles doctrines républicaines invitent à davantage de sollicitude envers certaines catégories de la population. Parallèlement, la réforme pénitentiaire appelle à une révision des politiques pénales pour mieux lutter contre le crime et la récidive. Inscrite dans ce courant et fondée en 1870 pour venir en aide aux femmes libérées de prison, l’Œuvre des Libérées de Saint-Lazare combine les efforts de ses membres féminins et masculins. Alors que les hommes entrent à l’Œuvre avec une solide expérience politique et/ou charitable, les femmes y font leurs premières armes et, grâce à la légitimité qu’elles acquièrent par le travail de terrain auprès des libérées, formulent des revendications en faveur des femmes, teintées des nouvelles doctrines sociales, afin de faire reconnaître le devoir de la société envers les femmes dites à l’époque « déchues ». L’analyse fondée sur les sources ainsi qu’un examen précis des profils des protagonistes permettent de montrer, à travers l’exemple de l’Œuvre des Libérées de Saint-Lazare, comment un nouveau modèle d’intervention sociale se développe, entre utilité publique et initiative privée, avec le soutien de l’État.

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