Connaître, comprendre et combattre les risques dans les mines de combustibles minéraux (bassin de Bourgogne-Nivernais, 2e moitié du XIXe siècle)

Par Jean-Philippe Passaqui
Français

En cas d’accident dans une mine, l’administration des mines peut être amenée à inspecter les lieux, afin de comprendre son origine. Au terme de l’enquête, le contrôleur des mines rédige un procès-verbal d’accident, source essentielle de l’histoire des techniques minières. En effet, l’iconographie, si fournie pour les installations de surface, reste l’exception dès que l’on aborde les travaux du fond. Or les procès-verbaux d’accidents surprennent l’ouvrier, qu’il soit piqueur, boiseur ou rouleur, à son chantier. Ils présentent des descriptions minutieuses non pas des méthodes d’exploitation, mais des pratiques quotidiennes des ouvriers. Le corpus utilisé provient des dossiers d’accidents constitués au sein de l’arrondissement minéralogique de Chalon-sur-Saône. Il porte plus particulièrement sur les mines de schistes bitumineux qui se multiplient dans la région d’Autun entre 1850 et 1914 et fournit des informations précieuses sur la typologie des risques miniers et l’amélioration progressive de la prévention. D’abord destiné à la justice, il constitue ensuite, au niveau de l’arrondissement minéralogique puis à l’échelle nationale, la matière première de statistiques de plus en plus précises des accidents. Étudiés et complétés par les ingénieurs des mines, ils peuvent devenir des outils de prévention, pas dans toutes les exploitations cependant, les plus modestes restant notamment à l’écart.

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