Entre social et sanitaire : les politiques de lutte contre la pauvreté-précarité en France au XXe siècle

Vulnérabilités sanitaires et sociales
Par Axelle Brodiez-Dolino
Français

Cet article aborde l’histoire des politiques de lutte contre la pauvreté-précarité au XXe siècle, encore peu étudiées, sous un double prisme. D’une part, comme écheveau complexe et multiforme, avec un rôle fondamental des pouvoirs publics locaux et des associations : comme les pays anglo-saxons ou l’Allemagne, la France relève bien d’une « mixed economy of welfare ». D’autre part, comme articulation récurrente des vulnérabilités sanitaires et sociales, seul socle considéré comme politiquement acceptable jusqu’au milieu du XXe siècle. Des débuts de la Troisième République à la veille de la Grande Guerre, ces politiques s’élaborent par une montée en généralité du local au national, en ciblant les populations à double vulnérabilité sociale et sanitaire. D’une guerre à l’autre, la consécration de l’hygiène sociale déplace plus encore vers le sanitaire le curseur de l’action sociale, même si l’assistance traditionnelle apparaît conjoncturellement revivifiée par la crise des années 1930 puis les difficultés de l’Occupation. Durant les Trente glorieuses enfin, la focalisation sur les « poches » restantes de pauvreté (principalement personnes âgées et immigrés) amène à poursuivre le croisement des deux formes de vulnérabilité, même s’il n’est politiquement plus exclusif.

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