Le nettoiement de Paris des années 1940 aux années 1970 entre mission de service public et petits services : regards des éboueurs et des usagers sur le service rendu

Par Barbara Prost
Français

Depuis la deuxième moitié du XIXe siècle, le nettoiement des rues de la capitale et la collecte de ses ordures sont pris en charge par la Ville de Paris. Service public municipal, le service de nettoiement tente donc de satisfaire au mieux l’intérêt général, qu’il s’agisse des impératifs d’hygiène ou, pour la période plus récente, des considérations esthétiques et de confort. Sur le terrain, les éboueurs rendent aussi aux habitants de « petits services » rétribués qui améliorent le service plus qu’ils le ne parasitent. A partir des années 1960, le service doit faire face à l’augmentation des ordures, difficulté renforcée par le manque de crédits qui empêche le renouvellement du matériel et un recrutement à la hauteur des besoins. Les conditions de travail d’une activité par nature difficile vont en empirant et, associées à l’absence de statut pour les éboueurs « saisonniers » immigrés devenus majoritaires à la fin des années 1960, sont à l’origine de grèves longues et dures, menées par la CGT, à la fin de notre période. Les usagers sont globalement mécontents du service et exigent toujours plus de propreté tout en n’hésitant pas à salir de nouveau un espace nettoyé. Malgré l’annihilation quasi immédiate de leur travail, les éboueurs font montre de conscience professionnelle car ils savent leur travail nécessaire à la vie de la cité.

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