Propriétaires ou travailleurs intellectuels ?

Les écrivains français en quête d'un statut
Par Gisèle Sapiro, Boris Gobille
Français

L’écrivain oscille entre plusieurs figures sociales : propriétaire de son bien, il tient aussi du travailleur rémunéré pour le fruit de son travail, mais se différencie des travailleurs manuels et des salariés par la dimension intellectuelle de son activité, qui peut être assimilée à la catégorie des services. Alors que la conception de l’auteur propriétaire de son œuvre prédominait dans la première moitié du XIXe siècle, les transformations des conditions d’exercice du métier d’écrivain, avec notamment le développement du capitalisme d’édition, et les luttes pour l’obtention d’acquis sociaux du Front Populaire à Mai 68 ont conduit à la promotion de la figure du « travailleur intellectuel », sans que cette définition puisse l’emporter. Portées par des individus et des organisations professionnelles concurrentes, ces différentes conceptions se sont affrontées des années 1930 aux années 1970 autour d’une série d’enjeux qui sont successivement examinés dans l’article : le droit d’auteur, le domaine public payant, le statut d’auteur.

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