L'organisation des architectes sous la IIIe République

Par Denyse Rodriguez Tomé
Français

Émergeant au début du XIXe siècle en tant que profession libérale, les architectes ont dû définir la spécificité de leur rôle dans le processus de la construction face à des rivaux de deux types, les ingénieurs issus des grands corps d’État et les entrepreneurs du bâtiment. Cette différenciation fonde la figure de l’architecte-artiste, un intellectuel dont le projet est à la base de la production architecturale. Croissant de façon notable dans la seconde partie du XIXe siècle, la profession d’architecte présente une extrême hétérogénéité, tant dans les formations que dans les situations. Le cadre législatif établi par la IIIe République va permettre à la profession de s’organiser en associations professionnelles pour faire valoir ses revendications. La vie associative, si elle écarte alors l’instauration d’un titre officiel limitant l’exercice, contribue pourtant à la codification de la profession. L’approbation par les sociétés d’architectes d’un texte déontologique présenté par la société dominante signale l’adhésion à une culture professionnelle et à un ensemble de valeurs libérales et méritocratiques. L’identification au statut d’intellectuel légitime ainsi la distinction sociale d’avec la profession commerciale et artisanale d’entrepreneur.

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