Faire « famille » ou faire « communauté »

Parentés alternatives
Les mots de la parenté chez les Filles de la Charité (xixe siècle-années 1930)
Par Anne Jusseaume
Français

Cet article interroge l’utilisation des mots de la parenté dans les discours et le quotidien de la vie religieuse, à partir d’une étude de cas sur les Filles de la Charité, des années 1840 à la fin des années 1930. Présentée comme une famille de substitution aux sœurs, la vie en communauté se modèle sur l’idéal familial pour qualifier ses membres, ordonner les relations du quotidien et créer une uniformité institutionnelle caractérisée par un esprit propre à sa famille religieuse. La parenté quotidienne des sœurs ne doit pourtant pas prendre la forme familière, telle qu’elle est perçue par l’institution religieuse. Bien que le discours familial permette de tenir ensemble les différentes dimensions qui organisent la vie collective dans l’institution, la vie communautaire se distingue de la vie familiale et doit témoigner d’une réalité autre. Non seulement la famille « naturelle » est mise à distance, mais les comportements quotidiens doivent aussi s’éloigner d’un modèle familial bourgeois qui valorise l’affection, nécessitant une formation renouvelée dans l’entre-deux-guerres.

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